La police et l’armée ont été déployées lundi en Afrique du Sud, l’appel à un blocus national par un parti radical de gauche faisant ressurgir le spectre des émeutes meurtrières de 2021 nourries par un contexte économique et social toujours en berne.

Le parti des Combattants pour la Liberté économique (EFF) mené par le trublion au béret rouge, Julius Malema, avait exhorté les Sud-Africains à bloquer le pays et exiger la démission du président Cyril Ramaphosa, jugé incapable de remédier au chômage endémique (32,9%), la pauvreté grandissante et une grave crise de l’électricité. « Personne ne peut arrêter une révolution », avait lancé M. Malema la semaine dernière devant ses partisans.

L’appel du parti connu pour son penchant pour la provocation avait dans les jours précédents ravivé la mémoire de la vague d’émeutes et de pillages qui avaient fait plus de 350 morts en juillet 2021. Ces violences, les pires depuis la fin de l’apartheid, avaient au départ été déclenchées par l’incarcération de l’ancien président Jacob Zuma mais étaient également le signe d’un climat social et économique tendu.

Seuls quelque milliers de manifestants ont finalement répondu à l’appel lundi. Quelque 5.000 personnes se sont rassemblées dans la capitale Pretoria, moins de 200 au Cap où la Ville n’a enregistré que des « perturbations minimes », selon un communiqué. Et un rassemblement a également eu lieu dans la province du KwaZulu-Natal (sud-est).

L’EFF, qui a réuni environ 10% des voix lors des dernières élections locales, avait menacé de bloquer les ports, le Parlement, les postes frontières et la Bourse à Johannesburg. Lundi, certaines écoles ont préféré fermé leurs portes par précaution et des commerçants inquiets ont gardé leur rideau baissé. AFP

 

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